Péripéties à l’atterrissage

Des calculs préliminaires donnent une indication du lieu de l’atterrissage mais il reste toujours une incertitude sur sa précision. « Plusieurs hélicoptères se postent autour du lieu prévu. La capsule atterrie, chacun se fraie un chemin au milieu des hautes herbes qui parfois nous dépassent. Les passagers les plus proches (personnel de Roscosmos, de l’ESA…), auront le plaisir d’être les premiers à voir les astronautes puis à les extraire de l’habitacle » explique Brigitte Godard. Pour être efficace dans ce moment de grande tension, la médecin de l’ESA a revêtu un équipement très précieux, une combinaison ad hoc. Une vraie combinaison de mécano. Tout dans les poches. Mouchoirs, tensiomètre, médicaments contre la nausée, les douleurs, des pailles pour les faire boire (les astronautes sont en position allongée)…  Comme les gants et le sac à dos, la combinaison est fabriquée en nomex, une matière anti-feu.

« A ce moment précis, différentes équipes entourent le module. Il faut se faire tout petit, se mettre parfois à l’écart, mais toujours être efficace.  Nous sommes un peu des hommes et des femmes à tout faire. Nous devons savoir écouter et être prêts à répondre aux besoins des astronautes.

En fait, nous faisons un examen minimal, et surtout, nous aidons l’astronaute à s’habiller. Parfois des premières expériences scientifiques sont faites et nous sommes là pour donner le go/no go 

commente Brigitte Godard. Parallèlement, une tente dotée des principaux  équipements, du tensiomètre à l’échographe portable, est dressée à proximité du module. Ces équipements prendront aussitôt le relai de la première assistance et d’autres spécialistes pratiqueront des examens médicaux plus approfondis.

Une anecdote illustre la fébrilité qui peut entourer l’atterrissage. En 2013, le Comité national olympique propose de faire voyager la flamme olympique dans l’espace. Luca Parmitano fait partie des astronautes à bord de la station qui auront le plaisir d’avoir la flamme à bord. Cette flamme aura même eu la chance de faire un petit tour dans l’espace (sortie extravéhiculaire). A son retour sur Terre, une seule image intéressait les photographes : la flamme olympique dans l’habitacle. La capsule à peine ouverte, tous se précipitèrent pour faire LA photo. Luca Parmitano, en position allongée, sanglé, était incapable de s’extraire de son siège. La flamme avait bel et bien volé, l’image en témoignait.