14 Octobre 2016

Nom de code OA-5 : compte à rebours avant lancement

Dimanche 16 octobre 2016, une fusée Antares partira de la base de Wallops Island, sur la côte est des Etats-Unis. Coopération spatiale internationale oblige, son chargement concerne directement la mission de Thomas Pesquet.

A Wallops Island, un lanceur Antares est coiffé d'un vaisseau cargo Cygnus de la société Orbital. La NASA scrute les prévisions météo. Dans le jargon, tout le monde parle d'OA-5 (Orbital ATK 5) mais pour le commun des mortels, c’est une fusée. Dans quelques jours, elle s’élancera vers l’espace pour approvisionner la station spatiale internationale. A son bord, du matériel scientifique qui fait partie de la mission Proxima de Thomas Pesquet. Leurs petits noms : Matiss, Aquapad, Everywear, Exo-ISS.

Sur les réseaux sociaux, des lycéens piaffent d'impatience. Ils ont participé au programme scientifique de Proxima via le volet Exo-ISS. Certains ont proposé une expérience sur la croissance des graines, d’autres sur les réactions enzymatiques et les derniers sur la croissance des cristaux. De l’expérience scientifique à l’ingénierie, ils ont tout fait, comme des pro'.

Pour l’équipe Proxima du CNES, ce lancement est particulier parce qu’il est le premier d’une série. Avec lui on pourra dire : « allez, c’est parti ! ». Dans les couloirs, les ingénieurs ne laissent pointer qu'une légère satisfaction teintée d'angoisse dissimulée. Les blagues sur l'éventualité d'une explosion fusent pour mieux faire passer l'inquiétude. Au moindre problème, des années de travail peuvent être réduites en cendres à l’ultime seconde.

L'heure de lancement est incertaine pour cause de tempête tropicale. C'est original, mais ainsi va le quotidien du spatial. Pour les jeunes graines d'ingénieur d'Exo-ISS, ce lancement d'Orbital 5 c'est la preuve que ce rêve est réel : le matériel qu'ils ont pensé, préparé, ajusté, va s'envoler vers la Station spatiale internationale ! Leur expérience va bientôt être opérée par un astronaute, dans l'espace !

Le compte à rebours s'égraine au fil des changements horaires. Les récents déboires d’une fusée sur le pas de tir chamboulent quelque peu le quotidien bien rôdé d'une extraordinaire entreprise humaine. On vérifie un peu plus le décompte, on revérifie l’heure, il est grand temps que tout ça s’envole.

Au CNES, la tension est à peine perceptible, noyée sous l’impatience. Pour les ingénieurs, c'est aussi le grand retour de DECLIC. Ce mini-laboratoire étudie l’état critique des fluides à mi-chemin entre l’état liquide et l’état solide. Il apporte notamment de grands espoirs sur la gestion des déchets. Envoyé pour la première fois en 2009, DECLIC a dû redescendre en 2015 pour une révision de routine. Le voilà fin prêt pour de nouvelles aventures scientifiques en micropesanteur.

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DECLIC ©CNES, E. Grimault, 2016

Sur le blog d’un lycée, le compte à rebours est inexorable. Plus que 2 jours, 14 heures et quelques minutes avant d’entendre le centre de contrôle de la NASA commander « ignition » pour le lancement d’OA-5. Quelques pixels plus bas sur ce même blog, un autre décompte défile : l’astronaute, lui, partira le 15 novembre . L – 32.

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