20 Décembre 2016

ISS : y aura-t-il de la dinde à Noël ?

Pour les évènements exceptionnels, fêtes, relèves d’équipage, anniversaires, les astronautes peuvent consommer des repas préparés par les équipes du grand chef Alain Ducasse.

Les Français réclamaient une amélioration de leurs repas dans l’espace. Les Américains considéraient la demande avec un œil concupiscent, les Russes y semblaient indifférents. Petit à petit, sous la pression soutenue des équipes françaises, les repas gastronomiques, "événementiels" se sont imposés à bord de la Station spatiale internationale.

Aujourd’hui, 2 fournisseurs officiels se répartissent les repas, les Russes et les Américains. Le CNES est la seule agence en dehors de ces 2 acteurs principaux à fournir des repas de façon régulière et pour tous les équipages. Les autres agences (ESA, JAXA) ne fournissent des repas que lors de la présence d’un de leurs astronautes à bord. De plus, le CNES ne fournit pas des repas quotidiens mais des repas évènementiels ou support s à des expériences de nutrition.

Un chef étoilé

Pour préparer les festins de l’espace, un chef s’imposait. En 2004, le CNES, via son centre CADMOS, choisit le chef cuisinier Alain Ducasse et son pôle R&D, Ducasse Conseil,  pour travailler à la création de recettes  répondant aux exigences spatiales (poids, équilibre organoleptique, apports nutritionnels…). Les astronautes choisissent parmi une trentaine de propositions les plats qu’ils souhaitent emporter (entrées, plats, desserts, dont un fameux crémeux au café…). Depuis 2009, Ducasse Conseil  fournit des repas certifiés au rythme de un à 2 par mois pour tout l’équipage.

Des repas "d’exception"

Mais dans la station, on ne pioche pas dans la caverne d’Ali Baba au gré de ses impulsions. La consommation de ces repas s’accompagnent d’obligations : les occasions doivent être festives (anniversaires, fêtes, relèves d’équipage, sorties extra-véhiculaires…). Autre possibilité de se délecter, les expériences de nutrition au cours desquelles l’astronaute doit finir entièrement les boîtes et se soumettre aux mesures de dépense énergétique incluses dans le protocole. Car ne l’oublions pas, la Station spatiale est davantage un laboratoire scientifique qu’une étape gastronomique. Seul bémol à l’affaire : l’impesanteur peut  altérer la perception du goût. Ce que vous avez aimé au sol risque de vous déplaire dans l’espace. Dur d’être astronaute.

Le goût altéré

Seul bémol à l’affaire : l’impesanteur peut  altérer la perception du goût. Ce que vous avez aimé au sol risque de vous déplaire dans l’espace. Dur d’être astronaute.



L'astronaute italienne de l'ESA, Samantha Cristoforetti, célebre Noël à bord de l'ISS en 2014. Crédits : NASA.

Alain Ducasse, chef cuisinier français 3 étoiles au guide Michelin et Jean-Yves Le Gall, président du CNES, au salon du Bourget 2015. Crédits : CNES/M. Pédoussault.



Les scaphandres de sorties extravéhiculaires ont aussi droit à leurs déguisements de Noël à bord de l'ISS. Crédits : NASA.

Published in: 
For targets: